Le sommeil biphasique, la méthode de sommeil de nos ancètres

16 juillet 2025 -

Marque Simmons

Le sommeil biphasique, la méthode de sommeil de nos ancètres

Une découverte inédite

Vous arrive-t-il de vous réveiller au beau milieu de la nuit ? Ne culpabilisez pas, cette pratique était très répandue il y a quelque temps ! Le sommeil biphasique consiste en un rythme de sommeil inédit, un sommeil fractionné en deux temps, deux phases, différenciant le premier sommeil du deuxième sommeil.

S’il est peu répandu de nos jours, les recherches d’un historien, Roger Ekirch, montrent que cet usage était la norme il y a quelques siècles. Alors qu’il cherchait des actes juridiques, le chercheur découvre la mention du premier et du deuxième somme, et s’étonne de ses références dans plusieurs textes populaires, toutes banalisées, laissant penser que cette pratique est une norme. Il relève pas moins de 2 000 mentions en l’Antiquité et le XIXe siècle, notamment chez le théologien Érasme, le philosophe Plutarque, et même dans l’odyssée d’Homère.

En quoi consiste le sommeil biphasique ?

Si nous nous évertuons à dormir d’une traite sans interruptions, ce n’était pas le cas de nos ancêtres qui avaient l’habitude de dormir par intermittence. Les anciennes générations se couchaient vers 9 ou 10 heures, puis se réveillaient pendant 1 à 2 heures vers minuit avant de finir leur nuit tranquillement.

Cette méthode du sommeil biphasique était courante et permettait aux familles de vaquer à leurs occupations. La plupart des dormeurs restaient au lit durant cette heure d’éveil. Cet entracte du sommeil était un temps privilégié pour prier, méditer ou avoir des relations charnelles. D’autres affirment que cet épisode permettait de s’occuper des tâches domestiques, des enfants, du feu, ou encore de méditer sur les rêves encore clairs dans les esprits.

Le sommeil biphasique au Moyen-Âge

Cette méditation au sujet des rêves était une pratique ancrée principalement au Moyen Âge, une période fortement impactée par des croyances ésotériques. D’ailleurs, les populations avaient peur de dormir sur le dos, complètement allongées, qu’ils assimilaient à la mort. Ils dormaient donc assis, sous les préconisations d’Hippocrate de l’Antiquité. De même, la rumeur affirmait que dormir sur le ventre rendait les dormeurs malades. Mais pourquoi les gens dorment-ils de manière biphasique ?

Au XVIe siècle, le sommeil biphasique fractionné était surtout appliqué par les familles nombreuses d’artisans et de paysans, épuisées par l’effort, ils avaient à peine la force de manger après leur dure journée de travail. De même, l’insécurité des anciennes civilisations peut expliquer cette nécessité de veiller sur le foyer pendant la nuit. Cela permettait de garder un œil sur le feu ou de repérer tout intrus.

L’impact de la révolution industrielle

Grâce aux innovations qui ont émergé au XIXe siècle, le sentiment d’insécurité des foyers diminue, grâce à l’introduction de la police, l’argument du réveil en pleine nuit pour se parer du danger s’atténue. Ces avancées sont aussi à l’origine des lampes et de l’électricité, ce qui permet d’allonger ses soirées. Cela se traduit par la perte progressive du sommeil biphasique : l’horloge biologique s’adapte à la lumière artificielle.

L’historien Ekirch traduit cette perte progressive du sommeil fractionné en raison de la révolution industrielle, une période marquée par un nouveau rapport au travail, une recherche d’intensification de la productivité. La performance devient au cœur des préoccupations, les horaires de travail sont plus réguliers et cadrés, impactant directement les normes au sujet du sommeil.

La révolution industrielle, c’est aussi l’avènement des loisirs, du théâtre populaire, du cinéma, des cabarets… Autant de passe-temps qui retardent l’heure du coucher. Ainsi, l’historien du sommeil affirme qu’on s’affranchit au XIXe siècle progressivement de cette habitude de dormir en deux fois.

Faut-il opter pour le sommeil biphasique ?

Le sommeil biphasique est-il la norme pour le corps humain ?

Une expérience au début des années 1990 visait à étudier les habitudes primitives de sommeil du corps humain en le privant de lumière naturelle. Ainsi, le scientifique Thomas Wehr réalise l’expérience sur 15 volontaires. Après trois semaines d’expérience, les 15 personnes adoptent naturellement le sommeil biphasique. Ils commencent par le premier somme qui dure entre 3 à 5 heures, réalisent une pause de 1 à 2 heures avant de se rendormir pour 3 à 5 heures de sommeil. De même, plusieurs populations actuelles témoignent, elles aussi, de cette habitude du sommeil fractionné, comme des populations du Suriname, du Nigeria ou de Madagascar. Cela dit, ces résultats sont à nuancer puisqu’une autre étude montre que des populations pré-industrielles localisées en Amérique du Sud et en Afrique ne témoignent pas du sommeil en 2 temps, ce qui laisse planer le mystère sur la norme humaine du sommeil.

Le sommeil fractionné est-il un trouble du sommeil ?

Que vous souhaitiez tenter le sommeil biphasique ou vous conformer aux normes du XXI ème siècle avec un sommeil sans interruptions, veiller avant tout à dormir suffisamment.
Pour rappel, le site de santé publique France préconise pour les enfants 10 heures de sommeil, 9 heures pour les adolescents et de 7 à 9 heures pour les adultes. Pourtant, cela reste déconnecté de la réalité, ou la moyenne de sommeil est d’environ 6h42 en jour de semaine, 7 h 42 le week-end, un vrai déficit du sommeil qui inquiète la santé publique.
Ainsi, penser à la possibilité de faire des siestes pour pallier ce manque de sommeil, ou à nos conseils pour vous endormir facilement !